Édito
Saison 2024-2025

Richard,
C’est à toi que j’aime tant,
que je dédie éperdument cette saison.
Oui, nous les vivants, artistes, public, équipe, femmes, hommes, adolescents, enfants… te la dédions cette saison.

Quelques nouvelles du monde…
Les riches sont toujours aussi riches, les pauvres toujours aussi pauvres… certainement encore plus… les guerres tuent toujours autant et ne nous montrent pas le chemin de l’essentiel… juste celui du désespoir…. Comme le désespoir de ces populations bombardées et aussi celui des animaux abattus et exploités… comme le monde que nous réchauffons à toute vitesse nous amenant nous mêmes à notre perte… mais pas que… à la perte de tous ceux qui n’ont rien à voir avec notre folie collective… nous qui n’avons jamais eu peur d’user et d’abuser de toutes les merveilles qui nous entourent et nous dépassent…
Et la Culture dans tout cela ?

Celle pour laquelle tu t’es tant battu, n’hésitant pas à mettre plusieurs fois ta vie en jeu… la dernière te fut fatale… usé par tous tes combats, tu n’as pas vu la mort approcher… préoccupé, et moi aussi, par la survie de ton théâtre que certains veulent tenir en laisse alors que le Toursky, ce phare allumé qui est une référence pour tant de gens, a tout son sens justement parce qu’il est debout, libre, généreux, fraternel, ouvert au monde et aux autres… à tous les autres, toutes les cultures, tous les arts.

Elle n’a toujours pas changé le monde… la Culture mais elle nous permet de résister au chagrin et à l’ennui… à notre quotidien et notre condition. Les humoristes nous font rire de tout et de nous mêmes. Ils nous sauvent de cette désespérance comme nous sauvent la musique, la danse, le théâtre… depuis le début de notre humanité, elle nous permet de garder le cap et de tenir le coup… oui, le Coup comme tu aimais tant à le souligner et non pas le coût… car la Culture n’est pas un luxe improductif… elle est la sauvegarde de notre folie collective, notre mémoire aussi.

De là où tu es… tu sais… et je suis sure que tu dois regarder notre monde avec inquiétude et bienveillance…
Moi, je t’imagine et te vois me sourire avec une infinie tendresse et me dire de ne rien lâcher. Au nom de l’Amour.

Alors, je ne lâche rien. Sans chercher à impressionner, à rivaliser ou à dominer. Nous ne lâcherons rien. Avec les artistes de Hip hop, de toutes les musiques du monde, de stand up…de théâtre, de jazz… nous ferons vivre le Toursky et aussi l’espace Léo Ferré qui depuis sa création n’a toujours pas reçu un centime d’euro de subvention… nous créerons des festivals et nous battrons pour sa reconnaissance…
Et ce théâtre Toursky restera ce phare allumé qui accueille avec fraternité tous ceux qui croient encore et œuvrent pour un monde meilleur…

J’y veillerai, fais moi confiance… Dans ce monde où tout est complexe, j’y veillerai avec simplicité et authenticité, loin des artifices et des faux-semblants.
J’y veillerai en pensant à toi, toi qui va continuer à illuminer ce lieu par ta présence irradiante. Tu es comme une étoile dans la nuit et me montre le chemin. La beauté des choses résident dans l’essentiel. Et l’essentiel est dans le simple fait d’exister, de partager et d’aimer.

A toi, Richard Martin… ‘Moi et tous tes amis, artistes, public… n’oublierons jamais que ce théâtre est le tien, est le mien, est leur théâtre… Il est libre, engagé… Belle saison à toi, mon bel amour…

Françoise Martin Delvalée,
Directrice du Théâtre Toursky International