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RÉSISTANCE

Marseille, le 1er mars 2023

 

Objet : Théâtre Toursky / Ville de Marseille 

 

Monsieur le Maire,

Depuis plus d’un mois, on peut lire dans la presse les propos de Monsieur Coppola, votre Adjoint à la Culture, à propos de Richard Martin et du Théâtre Toursky :

« Il occupe le lieu sans titre et avec un loyer dérisoire »… « Hors la loi »… « Manque de transparence »… 

Les mots sont rudes, insultants, inacceptables. Et contradictoires. En effet, si je paie un loyer, même dérisoire, que la Ville encaisse, c’est donc que je n’occupe pas les lieux sans titre et que je ne suis pas « hors la loi ».

Et on peut lire aussi :

« Il doit signer une convention d’occupation des lieux temporaires d’un an. Et ensuite il y aura appel à projet, et il pourra avec sa compagnie déposer un projet qui sera examiné par un jury indépendant et si son projet est sélectionné… ».

Ainsi donc, j’apprends par voie de presse que je devrais dans un an me mettre en compétition avec d’autres structures et que je devrais candidater avec elles à ma propre succession pour garder le lieu que j’ai créé officiellement avec ma compagnie et que j’occupe historiquement depuis 52 ans ?

Monsieur Coppola veut me chasser de mon propre théâtre.

Véritable aveu d’un règlement de comptes sans motif sauf à être des représailles inavouées.

 

C’est la raison qui m’a conduit à entamer, le 8 février 2023, ma quatrième grève de la faim. La quatrième de mon histoire avec le Toursky et les institutions, qui à chaque fois, veulent me faire plier si je ne fais pas allégeance.

Jamais la droite que j’ai combattue lors de mes trois précédentes grèves de la faim, n’avait été aussi dure et ne m’avait laissé au-delà de 12 jours sans manger.

Cette fois-ci, j’ai fait 16 jours. La volonté de me laisser mourir de faim de votre adjoint à la Culture a frappé tous les esprits.

Ma vie étant en danger, les médecins ont décidé de m’hospitaliser. Cela fait 8 jours aujourd’hui que je suis dans une chambre d’hôpital. Mais je n’ai pas fini mon combat. Je ne cèderai rien et me battrai jusqu’au bout. Je suis le fondateur historique du Toursky. Je ne me laisserai pas chasser. Avec mes ami(e)s-artistes de toutes origines et toutes disciplines, avec les habitants de Marseille et bien au-delà, nous ne nous laisserons pas déposséder du lieu que j’ai créé. Chaque jour, de plus en plus de gens nous rejoignent.

 

Monsieur le Maire, je n’ai pas vocation à faire la guerre. Mais je n’ai pas vocation à plier l’échine non plus.

Savez-vous tous les combats que j’ai été obligé de mener pour créer ce lieu et le faire exister ?

Savez-vous tous les défis que j’ai été obligé de relever ? Savez-vous tous les chantages que j’ai subis ?

 

Alors, permettez-moi d’en citer quelques-uns :

Il y a quelques années, alors que j’alertais en vain et depuis longtemps, les élus et la direction des bâtiments communaux sur la dangerosité du plateau de scène que des milliers d’artistes avaient foulé, le directeur des bâtiments communaux m’a finalement lancé un défi : « Richard, fais le marathon Marseille Cassis, et si tu arrives jusqu’à Cassis, je te referai ton plateau ». J’ai fini par accepter le défi, j’ai fait le Marathon et on m’a refait le plateau.

 

Ou encore, savez-vous combien d’années il m’a fallu me battre pour la création de L’Espace Léo ferré, ce lieu de 200 places modulables indispensable pour l’accueil des jeunes compagnies et les résidences de création et pour lequel j’avais obtenu le premier Label en France de Café Musique ? Label qui me permettait d’avoir un subventionnement du Ministère. Mais ce projet ambitieux a reçu tellement de bâtons dans les roues, d’obstruction à sa réalisation -vision étriquée de technocrates- que j’ai fini par signer un accord avec la municipalité m’engageant à l’époque à ne pas demander de subventions pour son fonctionnement (puisque j’allais avoir une aide spécifique de l’État). Après de très longues années à me battre, quand enfin les travaux ont été réalisés, le Label Café Musique n’existant plus, et donc n’ayant plus de financement de l’État, le piège s’est refermé sur moi. La Ville a argué le fait que je m’étais engagé à ne pas demander de subventions.

Est-ce cela, Monsieur le Maire, une politique culturelle ambitieuse pour Marseille ?

Ne vous trompez pas. Je ne me suis jamais battu pour moi. On m’a proposé de m’installer ailleurs. Dans les beaux quartiers. Mais mon combat a toujours été le même.

J’ai toujours voulu faire de ce quartier déshérité un phare culturel. Je me suis battu pour que le Toursky soit ouvert à tous, devienne un outil de liberté, un lieu culturel qui oxygène nos quartiers, un lieu de lien social et d’émancipation humaine. J’ai créé de multiples projets, ouvert les portes de ce théâtre aux habitants de Marseille, à des professeurs afin qu’ils travaillent avec leurs élèves dans un lieu qui les fait rêver, j’ai accueilli de nombreuses associations, de nombreuses manifestations, j’ai travaillé avec la Justice pour aider avec les acteurs sociaux, à la réinsertion de jeunes en difficulté… Encore aujourd’hui et plus que jamais, nous œuvrons toujours dans ce sens. Mon Théâtre est reconnu, aimé et soutenu par tous, y compris à l’international, car j’ai tissé des liens avec les artistes du monde entier.

 

C’est tout cela, Monsieur le Maire, que Monsieur Coppola veut abattre.

Quels prétextes invoque-t-il ?

 

– Mon âge ? Un mauvais prétexte. Je suis un directeur en pleine possession de ses facultés. Je n’ai pas été nommé. Je suis un artiste et comme tous les artistes libres, on ne me met pas à la retraite sur ordre.

 

– La passation ? Là encore, c’est un faux prétexte et cela ne regarde pars Monsieur Coppola. Le Toursky n’est pas un théâtre municipal. C’est une affaire qui me regarde et regarde ma compagnie et son conseil d’administration.  Je suis un homme responsable depuis toujours. Quand je voudrai transmettre le théâtre que j’ai créé, je le ferai savoir publiquement. Personne n’a à me dire ce que j’ai à faire.

 

– Ma gestion ? Si le Théâtre Toursky s’est retrouvé en difficulté, c’est bien parce que Monsieur Coppola a retiré en 2022,           80 000 euros en plein exercice, suivi par le Département qui a retiré 15 000 euros. Une coupe difficilement supportable dans un contexte de sortie de crise sanitaire avec une augmentation significative des charges dues à l’inflation et une baisse de fréquentation du public. Et contrairement à ce que dit Monsieur Coppola dans la presse, cela n’a pas été fait en concertation avec nous pour vérifier si cela nous mettait en difficulté ou pas, ou si cela nuisait à nos activités. Non, cela nous a été annoncé et imposé par la Directrice des Affaires Culturelles nouvellement nommée qui nous a dit quand nous l’avons invitée à découvrir le Toursky et ses activités : « Je ne suis pas critique d’art ». Fin du rendez-vous.

 

Le refus de Monsieur Coppola de ne pas rétablir ces 80 000 euros en 2023, est donc une perte de 160 000 euros sur deux ans. Si le Département ne rétablit pas non plus ces 15 000 euros, le Toursky subira donc une perte de 190 000 euros, contraignant mon Théâtre à établir un plan de redressement sur 4 ans, s’il ne veut pas pénaliser plus encore en 2023, son personnel et sa programmation artistique.

 

– Le refus d’une table ronde ?  Là encore, il faut rétablir la vérité. Ce n’est pas Monsieur Coppola qui a organisé cette table ronde. C’est le Toursky, sur les conseils du Département. Et ce n’est pas nous qui l’avons annulée. Nous étions présents et attendions avec impatience cette table ronde. Ce sont les institutions qui l’ont annulée car nous avions appelé le public à nous rejoindre pacifiquement, Monsieur Coppola nous ayant dit une semaine avant et brutalement, qu’il serait question à cette table ronde de ma passation. La table ronde n’ayant pas été organisée pour débattre de ce sujet avec les autres institutions, nous avons donc senti une menace et nous nous sommes mis en position de défense.

 

– Nous occupons les lieux sans titre et avec un loyer dérisoire ? Là encore, éclaircissons la situation. Depuis 52 ans, tout le monde sait que j’ai créé le Toursky. Ma compagnie n’occupe pas les lieux sans titre et paye un loyer, même s’il est symbolique, comme le font beaucoup d’associations.

En 2014, quand les travaux de l’Espace Léo Ferré, enfin terminés (après des années d’attente interminable qui m’ont fait perdre le financement et le Label Café musique), j’ai donc dû prendre en charge, sans financement autre que celui de la subvention historique du Toursky qui n’avait pas évoluée quant à elle depuis 2006, le fonctionnement et la programmation du nouveau lieu. C’est alors que l’adjoint à la Culture de Monsieur Gaudin à l’époque, est venu nous annoncer que le loyer du Toursky allait augmenter et passerait de 262 euros à 26 000 euros.

Nous avons refusé. Une convention est arrivée avec une augmentation de 10 000 euros. Nous avons encore refusé de la signer. Et avons toujours continué à payer notre loyer de 262 euros. La situation est restée en l’état. Personne n’a reparlé de cette situation. Pas plus Monsieur Coppola ou ses services, qui depuis son arrivée à son poste, nous a rencontrés plusieurs fois. Pas une fois, il n’a mentionné ni ne nous a questionnés sur cette situation. Nous avons brutalement appris il y a un peu plus d’un mois par voie de presse et en gros titre que nous étions donc des squatteurs. Et que je devrais candidater à ma propre succession…

 

Vous connaissez la suite. Tout le monde à Marseille, en France et à l’international la connaît : Monsieur Coppola utilise tous les moyens pour me chasser du Toursky. Je vous le redis. Je ne me laisserai pas faire. Je ne partirai pas.

 

Lisette Narducci est venue me voir dans ma chambre d’hôpital et m’a convaincu de vous écrire afin qu’ensemble, nous trouvions une solution apaisée pour une sortie de crise à un conflit grave qui m’oppose à votre Adjoint à la Culture.

Je vous informe donc que je suis prêt à signer une convention temporaire d’un an à condition que sur cette convention soit rédigée clairement qu’elle sera reconduite pour une durée supplémentaire de deux ans, soit un total de trois ans minimum. Comme je vous l’ai déjà dit, je ne candidaterai jamais à ma propre succession. Cette proposition est indigne. Monsieur le Maire, le Toursky existe depuis 52 ans, il rayonne, est aimé et respecté partout dans le monde. Je ne laisserai jamais personne détruire mon Théâtre ni me mettre à la porte.

 

C’est une question d’honneur, de dignité et de respect.

 

Je suis prêt à vous rencontrer.

 

Monsieur le Maire, je vous prie de recevoir mes sincères salutations.

 

 

Richard Martin,

Directeur du Théâtre Toursky

 


 

 

 

 

Le 24 février 2023

 

SOIRÉE DE SOUTIEN POUR RICHARD MARTIN ET LE TOURSKY

Vendredi 24 février dès 19h

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THE CHAÂBI KNATCHER’S • 19h

Le groupe The Chaâbi Knatcher’s nous offre un concert de musiques arabo-andalouses ce soir dès 19h sur les terrasses avant la soirée prévue avec l’Association Pamplemousse Enflammé dans la salle Léo Ferré.

Ça continue avec PAMPLEMOUSSE ENFLAMMÉ ! • 20h

20h • Les P’tits Afro / P’tits Pépins
Danse Coupé-Décalé

6 artistes en herbe du Parc Bellevue vont enflammer la scène de Léo Ferré !

20h15 • Soirée stand Up
L’humour à l’honneur avec un collectif de jeunes talents du Stand Up marseillais !

 


Le 23 février 2023

 

RICHARD MARTIN HOSPITALISÉ
LE COMBAT CONTINUE ET S’INTENSIFIE
DEUX SOIRÉES DE SOUTIEN POUR RICHARD MARTIN & LE THÉÂTRE TOURSKY

LES 24 & 25 FÉVRIER

Vendredi 24 février • 20h

STAND UP COMEDY

20h • Les P’tits Afro / P’tits Pépins
Danse Coupé-Décalé

6 artistes en herbe du Parc Bellevue vont enflammer la scène de Léo Ferré !

20h15 • Soirée stand Up
L’humour à l’honneur avec un collectif de jeunes talents du Stand Up marseillais !

Samedi 25 février • 21h

CLÉMENTINE CÉLARIÉ

“Chers Marseillaises et Marseillais, cher public,

Je vous donne rendez-vous pour une soirée en soutien à RICHARD MARTIN. Je porterai les mots de Maupassant à la lueur des bougies. Pour que les lumières de nôtre théâtre restent allumées nuit et jour. Je vous attends nombreux.”

Clémentine Célarié

Daniel Mesguich soutient Richard Martin

Richard Martin est un grand homme de théâtre. Directeur du légendaire Toursky, il a su, avec un courage, une finesse et une obstination exemplaires, offrir, saison après saison, les plus belles propositions artistiques au plus grand nombre, et en particulier aux plus défavorisés. Au-delà des déclarations de tels ou tels, qui ne sont souvent que posture, ce n’est, dans la réalité, pas si fréquent. C’est même rarissime. Oui Richard Martin est un homme rare. Et, nous le savons, ce sont souvent ces hommes, ces hommes dignes, nobles, généreux, ces sages, que certains, parmi les moins poètes, cherchent à frapper les premiers. Nous le savons, hélas, mais ne devons pas le tolérer. Aujourd’hui, quelque obscur homme politique municipal, dont le cynisme vraisemblablement le dispute à l’inculture, a cherché à le mettre à bas, à l’annihiler, à annuler sa personne, son action et son œuvre. À la poubelle Richard Martin et son Toursky !… Richard Martin, je l’affirme haut et fort, fait partie des quelques qui sont l’honneur de notre profession. (Et pas seulement de notre profession !). Il fait, en ce moment, au péril de sa santé, une grève de la faim pour protester contre l’infamie. Ne laissons pas celle-ci l’emporter.

DANIEL MESGUICH

 

 


Le 22 février 2023

Nous vous invitons à prendre connaissance du Communiqué du Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Monsieur Renaud Muselier.


Le 22 février 2023

RICHARD MARTIN HOSPITALISÉ
Au 16e jour de sa grève de la faim, Richard Martin est hospitalisé mais continuera, avec son comité de soutien, son combat contre la Ville de Marseille qui n’a rien cédé.

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AUJOURD’HUI À 18H

RASSEMBLEMENT DEVANT

L’HOPITAL EUROPÉEN

 


Le 22 février 2023

SOIRÉE DE SOUTIEN À RICHARD MARTIN

16e jour de la grève de la faim.

Les jeunes marseillais s’engagent dans le combat

de Richard Martin et le soutiennent.

20h • Les P’tits Afro / P’tits Pépins 
Danse Coupé-Décalé

Découvrez 6 artistes en herbe du Parc Bellevue de 10 à 12 ans, ça va chauffer sur la scène de Léo Ferré !

20h15 • Soirée stand Up
Pour la deuxième partie de la soirée, l’humour est à l’honneur avec un collectif de jeunes talents issu du bassin marseillais. Ils ont entre 23 et 35 ans et se lancent dans le stand up. Ils se produisent déjà au Garage Comedy Club ainsi qu’à l’espace Kev Adams.


Le 21 février 2023

15e JOUR DE LA GRÈVE DE LA FAIM DE RICHARD MARTIN

CLÉMENTINE CÉLARIÉ VIENT AU TOURSKY

POUR UNE GRANDE SOIRÉE DE SOUTIEN POUR RICHARD MARTIN

SAMEDI 25 FÉVRIER • 21H

“Chers Marseillaises et Marseillais, cher public,

Je vous donne rendez-vous ce samedi 25 dès 21h pour une grande soirée en soutien à RICHARD MARTIN.

Je porterai les mots de Maupassant à la lueur des bougies.

Pour que les lumières de nôtre théâtre restent allumées nuit et jour.

Je vous attends nombreux.”

Clémentine Célarié


Le 20 février 2023

 

INVITATION SOIRÉE DE SOUTIEN • MARDI 21 FÉVRIER DÈS 19H30

Chers Amis, cher public, chers Marseillaises et Marseillais,

Malgré ce 14e jour de la grève de la faim, je vous donne rendez-vous demain soir aux côtés de Pierre Graffeo et Paul Fructus pour continuer à vivre ensemble de nouveaux souvenirs, parce qu’il est aujourd’hui, plus que jamais, essentiel de laisser allumer les lumières de vôtre Toursky.

Nous organisons une soirée de soutien ce mardi 21 février dès 19h30.

Venez nombreux, faites circuler l’info.

Richard Martin

MARDI 21 FÉVRIER / SOIRÉE DE SOUTIEN

19h30
PIERRE GRAFFEO
Pierre Graffeo pour un piano bar avec ses standards jazz & bossa nova. Des musiques en partage pour soutenir Richard Martin dans son combat.

20h30
HUGO. L’EXIL, LA RAGE, LE RÊVE
Adaptation & interprétation Paul Fructus.

“Paul Fructus nous entraîne dans un voyage virevoltant au coeur des mots du poète, des plus incisifs au plus tendres. Un régal.” – L’Humanité

 


 

Le 17 février 2023

GRÈVE DE LA FAIM DE RICHARD MARTIN

NE TOUCHE PAS À MON TOURSKY

SIGNEZ LA PÉTITION EN LIGNE

(Attention, pour que votre soutien soit validé, il est obligatoire de bien confirmer votre signature avec le lien que vous recevrez par mail)

BERNARD LAVILLIERS, CLÉMENTINE CÉLARIÉ, PIERRE ARDITI, CHRISTOPHE ALÉVÊQUE, PHILIPPE CAUBÈRE, PATRICIA PETIBON, PACO IBANEZ, MOURAD MERZOUKI, MERLIN NYAKAM, MARIE-CLAUDE PIETRAGALLA, JULIEN DEROUAULT, ROLAND GORI, FRANÇOIS RUFFIN, JEAN GLAVANY, GENEVIÈVE MAILLET, FRANÇOIS BERLÉAND, ALEXIS MICHALIK, PHILIPPE GENTY, ROMAIN DIDIER, VIRGINIE LEMOINE, CHRISTOPHE MALAVOY, SMAÏN, JEAN-MICHEL RIBES, LÉVON MINASSIAN, VINCENT ROCCA, CATHERINE SALVIAT, PIERRE SANTINI, JEAN-PAUL TRIBOUT, ZIZE, GÉRARD DARMON,… LA LISTE EST LONGUE.

Les artistes, les intellectuels, les chercheurs, les scientifiques, les gens de la société civile, le public se mobilisent et soutiennent Richard Martin dans son combat. Halte aux représailles politiques contre Richard Martin. Non au hold-up sur le Toursky. Rejoignez notre combat pour une culture libre, indépendante et fraternelle.

Signez la pétition, imprimez la et faites la circuler un maximum dans tous vos réseaux. Merci pour votre soutien.

SANS LE TOURSKY, LE CŒUR DE LA VILLE NE BAT PLUS


Le 17 février 2023

« Ça va mal finir, à maltraiter ainsi les gens de bonne foi ».
Deuxième Bulletin de transparence du Théâtre Toursky

Toujours dans son interview parue le 8 février 2023 dans le journal de la Provence Marseille, Monsieur Coppola, adjoint PCF à la culture à la ville de Marseille affirme : « Quand Richard Martin dit que la baisse de 80 000 euros conduit à licencier quatre personnes, je n’ai pas la matérialité des quatre personnes licenciées. Vous n’allez pas me dire que perdre 80 000 euros sur un budget de plus de 2 millions d’euros conduit à la prise de ce genre de décisions. »

Notre réponse :
Nous sommes surpris que Jean-Marc Coppola s’exprime ainsi.

Depuis, le 25 octobre 2022, Monsieur Coppola a été alerté plusieurs fois (sms, conversations téléphoniques ou rencontres, ces dernières en présence de Richard Martin, de moi-même administratrice mais aussi de la responsable comptable du Toursky) de la situation financière du théâtre. Lors de ces rencontres ou sms qui se déroulaient ou s’échangeaient « en toute fraternité », selon les termes employés à l’époque par Monsieur Coppola, jamais il n’a exprimé devant nous de réserve, ni émis de doutes à nos affirmations.
Jean-Marc Coppola donc, parfaitement informé en temps et en heure de notre obligation de licencier quatre personnes, écoutait non seulement sans émettre de commentaires contradictoires mais il acquiesçait aussi nos décisions.

Les quatre postes supprimés, réellement matérialisés et non remplacés sont les suivants :
– 1 salarié cadre chargé de communication
– 1 employée de billetterie
– 1 comptable
– 1 cuisinier

Jamais lors de nos réunions – il n’a évoqué ce mystérieux matelas supposé de fonds propres de 133 000 euros que le Toursky aurait eu en 2021, puisque ce dernier, en vérité, n’existe pas. (Voir notre premier bulletin de transparence)
C’est seulement le lendemain du premier jour de la grève de la faim de Richard Martin, pour discréditer son combat que Monsieur Coppola sort cet argument erroné dans son interview dans la Provence Marseille.
Depuis, il fait feu de tout bois, relayé aveuglément par certains de ses amis, qui ne prennent même pas la peine de vérifier les informations. Et plus choquant, même la presse locale reprend ses affirmations sans jamais les vérifier.

Alors que lorsqu’il était dans l’opposition, il dénonçait ce genre de méthodes, il est inquiétant de constater que Monsieur Coppola les applique aujourd’hui. Il veut ignorer les conséquences en cascade de sa baisse de 80 000 euros en plein exercice, suivie de la baisse de 15 000 euros du Département, dans un contexte de crise sanitaire sans précédent. Cette crise sanitaire a pourtant induit une baisse de fréquentation historique partout en France et par conséquent une baisse de recettes.
Le public doit savoir qu’une association subventionnée n’a pas le droit de faire de bénéfices et encore moins de déficit. Sinon elle se met en danger. Or, rappelons encore une fois, qu’une saison théâtrale se prépare et que les engagements auprès des compagnies, prestataires et artistes sont pris bien avant les votes des institutions. Et aussi qu’une saison théâtrale se déroule sur deux ans alors que les comptes de résultats, les bilans financiers et les subventions quant à eux, sont sur une année civile.

Supprimer une subvention en plein exercice est extrêmement préjudiciable voire assassin pour l’existence et l’avenir d’une association. Et bien évidemment pour un théâtre car ses recettes propres viennent entre autres et en grande partie de la fréquentation du public.
Le retrait de 80 000 euros en 2022, en plein exercice et à la sortie du Covid, au moment où la fréquentation des théâtres est en baisse et où l’inflation explose, est un coup dur pour le Toursky, qui, pour redresser la barre -sa survie et son avenir étant en jeu- a dû prendre des décisions difficiles : le licenciement de quatre membres de son personnel et une diminution de sa programmation.

Jean-Marc Coppola, le sait. Et il sait aussi qu’en ne rétablissant pas en 2023, la subvention de 80 000 euros, le Toursky part avec un déficit avéré rendant sa situation encore plus fragile. Étranglés financièrement, nous devrons non seulement rembourser notre déficit sur plusieurs années mais aussi nous ne pourrons absolument pas en générer d’autres. Or, le Toursky, comme les autres théâtres, n’a jamais de visibilité sur ses subventions. Nous devons même emprunter auprès de notre banque les montants des subventions votées en cours d’année mais qui arrivent avec des mois de retard. Ce qui a des conséquences financières car nous devons payer le crédit que la banque (heureusement) accorde en relais.

Rappelons également que sans les subventions le prix des billets ne sont ou sont de moins en moins accessibles au plus grand nombre.
Quand Jean-Marc Coppola affirme que la perte de 80 000 euros n’est donc pas une sanction, il désinforme volontairement le public. Il tente de nous faire passer pour des nantis et veut discréditer la grève de la faim de Richard Martin.

En opposant les petites structures aux grosses, il manque de vision et sa politique culturelle n’est pas à la hauteur de Marseille. Il fait du saupoudrage pour les uns et brandit la terreur pour les autres.

Qui à Marseille connaît la réputation de Richard Martin, connaît ses actions depuis 50 ans avec les habitants et les associations dans le quartier le plus pauvre d’Europe, son ouverture aux artistes, son aide aux jeunes compagnies, son travail avec les jeunes, avec la justice… son rayonnement international, ses combats contre l’extrême droite, ses coups de gueule contre les politiques…, peut croire que Richard Martin n’est pas un artiste solidaire qui se bat pour toutes les causes ?

C’est là tout l’enjeu de son combat et de sa grève de la faim.

Et c’est aussi pour cela que les artistes et des milliers de personnes- habitants de Marseille et au-delà – nous rejoignent, apportent leurs témoignages et nous soutiennent dans ce combat essentiel pour la liberté et la culture.

Au lieu de le discréditer, de le museler, la Ville de Marseille s’honorerait à honorer Richard Martin.

En guise de conclusion de ce deuxième bulletin de transparence, je voudrais citer et reprendre à mon compte le cri bouleversant de sincérité et d’humanité qui m’a arraché les larmes d’une femme gilets jaunes que j’ai pu découvrir dans l’excellent film « Un Moment sans retour » de Raymond Macherel : « ça va mal finir, à maltraiter ainsi les gens de bonne foi ».

Bien à vous.

Françoise Delvalée
Administratrice du Théâtre Toursky.

 


Le 16 février 2023

SANS LE TOURSKY, LE CŒUR DE LA VILLE NE BAT PLUS

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Depuis l’entrée en résistance et la grève de la faim de Richard Martin contre la suppression de 80 000 euros supprimés en 2022 et en plein exercice par la Ville de Marseille, le Toursky subit de Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture (ancien soutien du théâtre Toursky lorsqu’il était dans l’opposition) et par certains de ces amis communistes, des attaques répétées sur des supposés manques de transparence sur la gestion ou la réalité financière du Théâtre.

Or, derrière Richard Martin, qui ne s’accroche pas à des subventions au risque de mettre sa santé en péril pour des raisons personnelles et futiles, il y a une équipe de permanents, des artistes, des projets, des créations…

Surprise et choquée par les attaques qui semblent mettre l’intégrité de son directeur et du théâtre en question, l’équipe du Toursky a donc décidé de sortir du silence et de diffuser chaque fois qu’il y aura des attaques qui diffusent des fausses informations un bulletin de transparence pour rectifier certaines affirmations qui tendent à discréditer le théâtre, Richard Martin et son équipe.

Dans une interview parue le 8 février 2023 dans le journal de la Provence Marseille Monsieur Coppola, adjoint PCF à la culture affirme : « que la somme de 950 000 euros (soit une baisse confirmée et renouvelée de 80 000 euros, malgré la situation financière du Toursky) est basée sur les comptes de 2021. Ceux de 2022, on ne les a pas, leur commissaire aux comptes étant en congés. J’aurais pu dire : on sursoit le versement du solde en avril en attendant les comptes de 2022. Sur les comptes de 2021, je découvre qu’il a des fonds propres de près de 133 000 euros, ce qui signifie que la cellule qui contrôle les associations à qui nous versons des subventions nous conseille de ne verser que 900 000 euros. Il est possible qu’en 2022, il n’y ait pas de fonds propres, mais tout est hypothétique ».

Or, Monsieur Coppola se trompe.

Pour la clarté du débat, nous publions ici les rectifications suivantes :

Si la date de dépôt de la liasse fiscale 2023 est fixée au 18 mai, c’est pour permettre aux structures et aux associations soumises au régime de l’Impôt sur les sociétés, dont la date de fin d’exercice est le 31/12/2022, d’effectuer leurs travaux de clôture, et aux commissaires aux comptes d’effectuer leurs diligences sur les comptes annuels.

Pour les associations comme le Toursky, les comptes annuels, sont ensuite présentés et validés en Assemblée générale puis transmis aux institutions.

Argumenter une diminution de subvention 2022 par rapport “au matelas” supposé des fonds propres 2021 de 133 000 euros est erroné. Le chiffre que Monsieur Coppola avance est celui de 2020, celui de 2021 étant en réalité de 50 356 euros.

En effet, sur les comptes annuels de l’exercice 2021, transmis aux institutions, page 26, le Toursky, affiche au passif de son bilan, des “fonds propres” nets de 50 356 euros. Il convient néanmoins de se concentrer sur la “situation nette” de 13 178 euros pour apprécier au mieux la situation financière de l’association. Le matelas du Toursky est donc de 13 178 euros – 80 000 euros soit – 66 822 euros. Pour aller jusqu’au bout de cette logique, retirons également de notre “matelas” les 15 000 euros de baisse de la subvention du Département, et donc nous partons non plus avec un “matelas”, mais un handicap de – 81 822 euros.

Rappelons également, qu’une saison théâtrale se prépare et que les engagements auprès des compagnies, prestataires et artistes sont pris bien avant les votes des institutions.

Rappelons également, que sans les subventions, le prix des billets ne serait pas accessible au plus grand nombre.

Le retrait donc de 80 000 euros en 2022, en plein exercice et à la sortie du Covid, au moment où la fréquentation des théâtres est en baisse et où l’inflation explose, arrive donc au plus mauvais moment et est un coup dur pour le Toursky qui, pour redresser la barre a dû prendre des décisions difficiles qui seront publiées demain dans notre deuxième bulletin de transparence.

Bien à vous.

Françoise Delvalée

Administratrice du Théâtre Toursky

 


Le 14 février 2023

INVITATION SOIRÉES DE SOUTIEN LES 17 & 18 FÉVRIER 

Chers Amis, cher public, chers Marseillaises et Marseillais,

Chaque jour, chaque heure, vous êtes de plus en plus nombreux à m’apporter ainsi qu’à mon équipe, votre soutien à travers vos témoignages, vidéos, textos, signatures… et en ce 8e jour de la grève de la faim, plus que jamais, je vous remercie avec le cœur pour ces marques fortes de soutien, de solidarité, de tendresse, d’amour, d’amitié qui nous permettent de tenir.

Pendant cette résistance vitale pour l’avenir de votre théâtre, des artistes, du personnel, des jeunes compagnies, des créations…, il est pour nous essentiel de laisser allumer

les lumières du Toursky nuit et jour. Pour cela, et malgré ma grève de la faim, nous vous invitons à des rendez-vous joyeux pour continuer ensemble à tisser des liens d’amitié forts et à poursuivre cette belle aventure qu’est la nôtre.

Nous organisons deux soirées de soutien les 17 et 18 février dès 20h.

Venez nombreux, faites circuler l’info.

Richard Martin

• • • L’ODYSSÉE 2001
Vendredi 17 février à 20h

Un petit retour en arrière sur une belle aventure qui a porté l’idée de la poésie et de la fraternité sur tout le pourtour méditerranéen.

Diffusion du Film “L’Odyssée 2001″, réalisé par Jacques Hubinet, produit par les films du soleil. Une formidable aventure humaine et visionnaire, de Richard Martin, José Monléon et tout le réseau de l’I.I.T.M (Institut International du Théâtre Méditerranéen) : faire d’un navire de guerre un symbole de paix, avec l’ambition d’être un véritable « brise-bêtise ».

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• • • SAÏDOU ABATCHA ET BAMI
Samedi 18 février à 20h

On “s’ambiance” joyeusement avec Saïdou Abatcha et Bami sur scène. Au programme : de l’humour, des contes et aussi la chaleur des percussions de Bami… Une soirée chaleureuse sous le signe du rire, de la musique et de l’amitié.

 


Le 13 février 2023

7e jour de grève de la faim de Richard Martin

Réponse de Richard Martin à la lettre ouverte de Jean-Marc Coppola,

Adjoint à la culture Ville de Marseille

 

 

Je suis le fondateur historique du Théâtre Toursky.


C’est moi qui l’ai baptisé lorsque j’ai décidé de venir m’installer à Marseille. Volontairement. Dans le quartier le plus pauvre d’Europe. Le Toursky, c’est mon projet. Je n’ai pas été nommé, ni placé ou mandaté par des technocrates ou des politiques, c’est d’ailleurs cela qui les dérange, car ce projet d’action culturelle que j’ai rêvé, initié, imaginé et réalisé, n’est pas le projet de technocrates ou de politiques qui d’ailleurs n’auraient même pas pu imaginer créer un lieu comme le Toursky à l’époque. Marseille était un désert culturel. Alors imaginer créer un théâtre dans les quartiers Nord !

J’ai créé ce lieu, je l’ai fait vivre. Les médias et des journalistes, passionnés de culture, ont rapporté dans les journaux mon aventure. On me traitait souvent de « fou » à l’époque.

Le public a adhéré et a fini par venir en masse. L’aventure était lancée.

 

Les artistes m’ont rejoint. Ce lieu doit tout aux artistes qui l’ont soutenu. De Léo Ferré, Barbara Hendricks, Kantor, Claude Régy, Stéphane Braunschweig, Heiner Müller à Philippe Découflé, Trisha Brown… ce sont des milliers d’artistes marseillais, régionaux, nationaux ou internationaux, de toutes disciplines, de toutes origines, qui ont foulé les planches de mon théâtre. J’ai continué à développer mon projet de développement culturel, mes actions, j’ai tissé des liens avec les artistes du monde entier, des deux rives de la Méditerranée. J’ai créé, avec l’Institut International du Théâtre Méditerranéen, trois Odyssées de la Paix, initiant un nouveau réseau d’échanges culturels avec plus de 24 pays euro-méditerranéens. J’ai fondé une radio libre : Radio Grenouille. J’ai créé les Nuits de l’Anarchie, les Nuits de l’Afrique, le Festival Russe, le Festival Roumain, Le Festival Mai-diterranée, le Festival Flamenco, le Festival Mexico Magico, la Semaine Macédonienne, la Semaine Azerbaïdjanaise, la Semaine Serbe, la Semaine Pragoise, la Semaine de l’Arménie, les Rencontres Tziganes…

 

Quant aux politiques, c’est Robert Vigouroux, Sénateur Maire de Marseille, le premier qui m’a donné des subventions car il suivait mon travail depuis le début. Guy Hermier, député, leader communiste à Marseille, s’est aussi beaucoup intéressé à mon travail. Mais en général et je le regrette, les politiques, on ne les voyait pas beaucoup dans les théâtres. On ne les voit toujours pas.

 

Quant aux technocrates qui décident et conseillent, on ne les voit jamais. Cette aventure du Toursky les dépasse totalement. Ils n’y adhèrent pas, car j’ouvre « ma gueule ». Je suis trop libre. Trop indépendant pour eux. Les politiques et les technocrates se servent des artistes mais ils ne les aiment pas. C’est souvent l’entre-soi. Et le petit jeu infernal des subventions. Il y a d’ailleurs de moins en moins d’artistes, nommés à la tête des théâtres -on y préfère plutôt des gestionnaires- c’est plus facile à déplacer, à muter… si quelqu’un déplaît, on le déloge. On lui baisse ses subventions. C’est souvent le problème. Il y a un manque total de liberté. Ces subventions, pourtant, indispensables à la création, à l’accueil et la diffusion des œuvres deviennent une sorte de chantage à la soumission.
Moi, cela fait 50 ans, que je ne me soumets pas… que « j’ouvre ma gueule » et que je refuse de subir ce chantage. Que je subis des pressions. La grève de la faim, est pour moi, l’ultime façon non violente de résister quand la pression est trop forte. Gérer un théâtre dans le quartier le plus pauvre d’Europe, demande des moyens… encore plus qu’ailleurs. Problèmes de sécurité, d’éloignement… manque de transport, d’éclairage… de parkings… mais comme les politiques et les technocrates ne viennent jamais… ils sont ignorants, méprisants des problèmes.
Cette fois-ci, je subis clairement des représailles politiques.  Et j’apprends avec stupéfaction et par voie de presse, que je suis « un squatteur » dans le théâtre que j’ai fondé il y a 50 ans. Vous imaginez le choc pour mon équipe de permanents ? Pour les artistes qui sont programmés ? Pour le public ?

Mais de qui se moque-t-on ?

En réalité, Jean-Marc Coppola veut m’éjecter. Il invoque n’importe quoi avec un cynisme qui me choque, qui choque mes proches, ma famille, mais aussi beaucoup de marseillais et bien au-delà, qui choque tous mes amis artistes, Philippe Caubère, Marie-Claude Pietragalla, Clémentine Célarié, Pierre Arditi, Patricia Petibon, Christophe Malavoy…, la liste est longue, mais aussi des intellectuels comme Roland Gori, Lucien Castela, des écrivains, des psychanalystes, des réalisateurs…

 

Jean-Marc Coppola me reproche une mauvaise gestion car le Toursky est en déficit. Mais le Toursky est en déficit parce qu’il me coupe en 2022 les subventions en plein exercice, au moment où il y a une baisse de fréquentation historique due à la crise sanitaire dans tous les théâtres de France, (même si le Toursky s’en sort mieux que d’autres car il a un public fidèle et très attaché) mais aussi au moment où l’inflation explose…

J’apprends, toujours par voie de presse, que « j’ai un an de sursis » et que dans un an je devrais candidater avec d’autres à ma propre succession avec un cahier des charges et que c’est un jury indépendant (mais qui le croit ?) qui jugera de la qualité de mon projet pour le Toursky que j’ai créé ?

Ai-je démérité ? Mon projet a t’il changé ? Non !

En réalité, Jean-Marc Coppola veut m’éjecter mais je ne me laisserai pas faire.


Jamais je ne laisserai à des politiques ni à des technocrates le droit de me déloger ainsi.

C’est indigne. C’est cela son projet pour Marseille aujourd’hui ?

J’appelle les citoyens, les habitants à la mobilisation.

 

Je suis encore debout et je résisterai jusqu’au bout. Il ne réussira pas son hold-up sur le Toursky, sa basse manœuvre de vengeance politique. Car c’est indigne de Marseille. C’est cela le Printemps Marseillais que les citoyens ont élu ? Virer les créateurs de leurs lieux pour y placer des gens à eux ? Mais où va Marseille ?

Et tout cela dans un soi-disant esprit de transparence ? Alors que, lors de sa rencontre avec mon administratrice et mon collaborateur et devant la directrice des affaires culturelles, Jean-Marc Coppola lançait « ce n’est pas moi qui ai retourné ma veste ! » parlant des dernières élections, oubliant que j’étais pourtant sur la liste de Lisette Narducci qui est l’élue qui a permis au Printemps Marseillais d’avoir la majorité absolue.

Je l’affirme clairement : je ne le laisserai pas me déloger.

 

En 2019, Jean-Marc Coppola était venu me soutenir ardemment contre l’ancienne municipalité, dénonçant ces pratiques d’étranglement que sont ces coupes en plein exercice. Aujourd’hui il me retire la même somme mais pour cacher sa trahison, son retournement, il argumente d’une mauvaise gestion et affirme partout que mon théâtre manque de transparence. Il n’a de cesse d’essayer de me salir, de jeter le discrédit sur moi, ma compagnie, alors que les comptes sont publics et validés chaque année par un Commissaire aux comptes indépendant.

 

Il essaie aussi de me discréditer arguant de mon soi-disant manque de solidarité avec les petites compagnies -ce qui est faux bien-sûr-, laissant croire que le Toursky est un théâtre de nantis, oubliant de dire que le Toursky n’a jamais reçu de subvention de fonctionnement pour la gestion de l’Espace Léo Ferré alors que cet espace vit nuit et jour et qu’il est mis gratuitement plus de 200 jours par an à la disposition des petites compagnies qui peuvent s’y produire et y faire leurs résidences de création. En touchant nos subventions, Jean-Marc Coppola met à mal ces petites compagnies et nous met également en difficulté car une saison théâtrale se prépare et les engagements auprès des compagnies, prestataires et artistes, sont pris bien avant les votes des institutions. Enfin, sans les subventions, le prix des billets, toujours trop cher, devient de moins en moins accessible au plus grand nombre.

Je demande aux Marseillaises et Marseillais de comprendre l’enjeu et la gravité de mon combat. Les élus ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent et encore moins faire des représailles politiques.

 

Jean-Marc Coppola me menace d’alerter le Préfet car « nous serions des Squatteurs sans titre » ?

Il peut faire venir l’armée, la police, je résisterai jusqu’au bout.

Et pour paraphraser Léo Ferré : « Y’en a pas un sur cent mais pourtant ils existent ». Et moi, je serai, comme je l’ai toujours été, de ceux qui existent et qui résistent.

Quant à l’idée de la passation ou de la transmission, cela fait des années que j’y pense… mais ce ne sera pas lui, qui me traite aussi mal, qui décidera à ma place. Là encore, c’est une histoire de respect, de dignité et d’honneur.


Il ne pourra pas placer ses copains ou autres. Il ne fera pas un hold-up sur le Toursky, ni héritera de tout ce travail accompli parce qu’il l’a décidé avec ses amis.

Le Toursky, ça se mérite. C’est 50 ans de labeur, de Fraternité, de liens tissés… C’est une idée qui se mérite… le Toursky m’appartient, c’est ma propriété intellectuelle. 

J’entamerai demain mon 8e jour de la grève de la faim.

Et vous, Monsieur Benoît Payan, Maire de Marseille, qui restez silencieux, qu’allez-vous faire ?

Et vous, Madame Rubirola, Médecin et élue Maire de Marseille en 2020, qui restez silencieuse aussi, qu’allez-vous faire ?

 

 

 

Richard Martin

 

 

 

 

 

8 février 2023

Chers Amis, cher public, chers Marseillaises et Marseillais,

Vous êtes des centaines, dans les réseaux sociaux, par courriers, par téléphone, pas sms, au théâtre, dans la rue… à m’écrire et à m’interpeller pour me transmettre vos messages de soutien, d’amitié, de solidarité.
Vos paroles sont fortes, émouvantes, vos mots me touchent en plein coeur et me donnent une force supplémentaire pour résister.
Habitants de Marseille et au-delà, enseignants, enfants ou petits-enfants d’abonnés, anciens ou nouveaux abonnés, syndicalistes, travailleurs, retraités, étudiants, comédiens, chanteurs, danseurs, peintres, sculpteurs, chômeurs, médecins, infirmiers, chirurgiens, chercheurs, fonctionnaires, avocats, juges, cinéastes, secrétaires… Vous êtes mes ami(e)s de coeur, vous êtes ma famille. Vous avez toutes et tous une histoire particulière à me raconter concernant votre attachement à ce théâtre que vous aimez. Vous me transmettez votre amour pour ce Toursky que j’ai créé et qui est maintenant le vôtre.
Merci pour vos témoignages de fidélité, d’amitié, de tendresse.
Oui, ce théâtre est le vôtre.
Ensemble, nous vaincrons.
Pour vous remercier de votre amitié et afin de graver encore ensemble des souvenirs précieux dans notre mémoire individuelle et collective, je vous invite au Toursky, pour une grande soirée d’amitié et un spectacle.

 

Jeudi 9 février à 21 heures

 

1e partie : Saïdou Abacha, conteur humoriste.
Ce magicien du langage vous livrera ses observations du monde contemporain et de la situation actuelle avec l’ironie et la finesse qu’on lui connaît.
Saïdou Abatcha a été récompensé au Festival de rire de Villard de Lans, par le Festival du Rire en Belgique, par la Festival de Monnaie et tant d’autres.
Son spectacle « humour noir » a été sacré meilleur spectacle par les médias.

2e partie : Le célèbre duo Marseillais ALCAZ -Viviane Cayol et Jean-Yves Liévaux
Auteurs compositeurs interprètes, simples, élégants. Deux voix, deux guitares.
En concert sur les routes de la Francophonie depuis 20 ans avec une Chanson pop-folk.
Deux artistes heureux, engagés dans le mouvement pour la Paix mondiale, parce que pour eux, l’Humanité, c’est beau comme un dimanche.

3e partie : Roselyne Minassian (chant) et Lévon Minassian (doudouk)
Une chanteuse et un musicien hors-pair qui vous ont fait vibrer en décembre dernier au Toursky
Un moment de grâce.

4e partie : « Poètes, vos papiers » de Léo Ferré (version courte) avec Richard Martin accompagné par Lévon Minassian et Roselyne Minassian
Quand la lucidité est le vestiaire de l’intelligence…

Venez nombreux. Un jour, c’est court pour faire circuler l’information. Mais on compte sur vous et vos réseaux.

ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

Réservez vos places :

par mail : billetterie@toursky.fr

par téléphone : 04 91 02 54 54


6 février 2023

 

 

 

4ème GRÈVE DE LA FAIM DE RICHARD MARTIN

APPEL À SOUTIEN

Lettre ouverte de Richard Martin aux Marseillaises et Marseillais.

 

Chers Amis, cher public, chers Marseillaises et Marseillais,

Après trois grèves de la faim pour dénoncer les politiques culturelles désastreuses (1981 contre Giscard d’Estaing, 2009 contre la Drac Paca, 2019 contre Jean-Claude Gaudin), je prends aujourd’hui une décision grave. 

Mardi 7 février 2023, j’entamerai ma 4ème grève de la faim.

Cette douloureuse décision, je la prends en toute lucidité.

Depuis plus de 50 ans, je me bats pour le Théâtre Toursky que j’ai fondé dans ce quartier le plus pauvre d’Europe et que j’ai baptisé du nom d’un poète. Mon combat a toujours été de défendre l’idée d’un théâtre populaire, de mettre l’humain au centre de tous mes projets et de prouver que la culture n’est pas réservée à un « cercle de privilégiés ». Je me suis toujours battu pour une culture ouverte à tous et sur le monde. Loin des idées reçues, loin des sectarismes et de l’entre soi.

Le Toursky, c’est 53 ans d’engagement, de refus, de bagarres et de défis, de projets fraternels, d’unions, de créations, de rassemblements d’artistes des quatre coins du monde et de toutes les disciplines. C’est aussi le travail avec les jeunes, avec les associations. C’est aussi la lutte contre le réchauffement de la planète, la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, contre tous les intégrismes, contre l’homophobie…

Une nouvelle fois, je subis un retrait de subvention de 80 000 euros, somme vitale et pour laquelle j’avais fait en 2019, avec cinq compagnons, une difficile grève de la faim de 12 jours.

Jean-Marc Coppola, l’actuel adjoint à la culture de la Ville de Marseille, dans l’opposition à l’époque, avait soutenu mon théâtre et mes actions et, dans une lettre ouverte interpellait Monsieur Gaudin et s’exprimait ainsi : « Monsieur le Maire, laissez vivre le Toursky !Voilà le cadeau fait par Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille pour les 50 ans du Toursky, théâtre connu et reconnu au plan international ancré dans un quartier populaire qui allie diffusion culturelle de qualité, création artistique innovante et éducation populaire. Un lieu culturel qui oxygène nos quartiers, épanouit jeunes et moins jeunes, lie et mélange les marseillaises et les marseillais et au-delà. Je partage la stupéfaction et la colère du Toursky qui œuvre à ce que ce théâtre soit un outil de liberté, de lien social et d’émancipation humaine. Je suis solidaire de Richard Martin et de toute son équipe qui ne ménagent pas leurs efforts pour accueillir dans une indéniable convivialité les artistes, le public, les associations. Je trouve indécente la décision de diligenter un audit sur ce théâtre jetant ainsi l’opprobre sur la gestion du théâtre… Alors de grâce, Monsieur le maire, cessez d’étrangler financièrement le Toursky, revenez sur votre décision injustifiée et injustifiable de baisse de subventions et redonnez à ce théâtre les moyens de vivre et de se développer… ». 

Aujourd’hui, mon projet a-t-il changé ?

Mon théâtre et ses actions ont-ils démérité ?

NON !

Nous ne sommes pas aujourd’hui plus qu’hier « un théâtre de nantis », comme essaie de suggérer Monsieur Coppola, argument qu’il réfutait alors contre l’ancienne municipalité. 

Non : le budget de deux millions d’euros, ce n’est pas deux millions de subventions.

Par contre, le retrait de 80 000 euros de subvention par Jean-Marc Coppola a, lui des conséquences dramatiques :

  • sur les emplois (4 postes ont été supprimés fin décembre 2022 et janvier 2023 pour raisons économiques).
  • sur la programmation et la création. C’est à dire le partage de milliers d’heures de travail des artistes avec les publics.
  • sur la sécurité -(Le Toursky chaque année dépense 147 000 euros pour la sécurité des artistes, du public, de son personnel et de ses locaux)-.
  • sur l’augmentation du prix des billets alors que certains spectacles coûtent déjà trop cher. Faute de moyens suffisants, faudra-t-il pour nous cesser de présenter au Toursky certains spectacles phares ?
  • sur un risque de baisse des subventions des autres institutions qui suivent la politique de la Ville de Marseille si cette dernière montre un manque de confiance envers nous, la Ville étant notre premier subventionneur. Le Département a en effet baissé sa subvention de 15 000 euros en 2022, invoquant cet argument.

En refusant en 2023 de rétablir la subvention de 80 000 euros retirée en 2022 en plein exercice, Jean-Marc Coppola poursuit sa politique d’étranglement financier du Toursky et de nos actions culturelles. En prétextant de faux arguments comme l’annulation du festival russe, pourtant remplacé par d’autres spectacles, il tente aussi de nous faire passer pour de mauvais gestionnaires. Dans le contexte actuel, où l’inflation explose, il affirme clairement sa volonté d’éteindre une à une les lumières du Théâtre et veut me pousser vers la sortie.

Et aussi, en plus de l’étranglement financier -le même donc qu’il dénonçait en 2019- Jean-Marc Coppola use d’un autre argument indigne et irrecevable : mon âge.

Cet argument a-t-il jamais été invoqué dans une autre ville ?

A-t-il été invoqué à l’endroit de Peter Brook ou d’Ariane Mnouchkine ?

NON !

Alors aujourd’hui, ont-ils un de leur proche à placer ?

Ont-ils un projet immobilier à construire à la place du Toursky ?

Il est clairement évident que mon théâtre et moi-même subissons des représailles politiques de Benoît Payan, Maire de Marseille et de Jean-Marc Coppola. 

JE NE CÈDERAI PAS. 

JE NE PARTIRAI PAS.

Ce Toursky que j’ai créé est le vôtre. 

Il appartient aux Marseillaises et aux Marseillais, il nous appartient. 

Je vous demande de me soutenir et de soutenir mon équipe dans ce nouveau combat : 

1 – le rétablissement des 80 000 euros

2 – une subvention pour l’Espace Léo Ferré, vitale pour l’accueil de compagnies émergentes mais aussi pour les petites compagnies et les résidences de création.

3 – une convention pérenne sur trois ans des subventions afin de ne plus être chaque année avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. 

C’est une affaire de RESPECT, d’HONNEUR et de DIGNITÉ.

MERCI À TOUTES ET TOUS.

 

Richard Martin.


 

COMMUNIQUÉ
3 FÉVRIER 2023 

 

Communiqué du Comité de soutien du Théâtre Toursky en réponse aux dernières déclarations
de Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture de la Ville de Marseille

 

Restitution des subventions, oui !
Mettre le Toursky sous tutelle, non !

La Marseillaise cite le Président du Comité de soutien à Richard Martin et au Théâtre Toursky, menacés par la Mairie de Marseille : « Depuis quand est-ce une prérogative de la mairie de s’occuper du fonctionnement interne d’une association indépendante gérée par son conseil d’administration ? » (conférence de presse du 1er février 2023)

Le journal local cite également la réponse de l’adjoint PCF à la Culture de Benoît Payan : « Il n’y a aucune ingérence (…) je veux que les règles soient établies comme elles ne l’ont pas forcément été dans le passé. » Jean-Marc Coppola prenant l’exemple de la salle de concerts de l’Espace Julien, dont le gestionnaire historique a été éconduit après l’examen de candidature par un jury composé des tutelles. (La Marseillaise, 2 février 2023)

Des tutelles ? D’où vient cette conception du rapport entre l’art et le pouvoir politique et financier ?

Regardons de plus près cet « exemple de la salle de concerts de l’Espace Julien » que Jean-Marc Coppola voudrait appliquer au Théâtre Toursky. L’hebdo supplément à La MarseillaiseZebuline, du 1er/7 février 2023, nous apprend que le président du jury qui a choisi le nouveau gestionnaire de l’Espace Julien, n’est autre que Jean-Marc Coppola lui-même. Une curieuse conception du principe républicain de l’indépendance du jury.

Poursuivons : Il y avait trois candidats, Teknicité qui gérait l’Espace Julien depuis 20 ans, le Molotov et la coopérative Grand Bonheur. Jean-Marc Coppola a choisi d’attribuer une « convention d’occupation temporaire » de 5 ans à Grand Bonheur.

Bien sûr, ce choix n’a aucun rapport avec le fait que le directeur de Grand Bonheur était signataire du Manifeste culturel de Jean-Marc Coppola au nom du Printemps Marseillais alors que le Molotov est connu pour avoir accueilli des réunions de La France Insoumise, et notamment de Jean-Luc Mélenchon, et que Teknicité est présidé par Éric Di Meco, ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin.

Dans cet interview à Zebuline, Jean-Marc Coppola justifie son choix ainsi : « Parce que nous sommes respectueux des acteurs et de ce qu’ils ont fait pendant plusieurs années. » Y aurait-il un respect à géométrie variable ?

Être réellement respectueux des acteurs, et donc de leur liberté de création, ne peut avoir qu’une seule conséquence pour le Théâtre Toursky : restitution des subventions, et respect absolu de Richard Martin.

Le Comité de soutien du Théâtre Toursky 


 

COMMUNIQUÉ
31 JANVIER 2023

 

Communiqué du Syndicat National libre des Artistes (SNLA-FO)

Fédération des syndicats des Arts, des Spectacles, de l’Audiovisuel, de la Presse, de la communication et du multimédia.

« Une nouvelle fois, le Théâtre Toursky est menacé, par retrait de subventions, en l’occurrence de la Ville de Marseille. Déjà, à la suite de 80 000 euros de subventions amputés en 2022, 4 postes ont été supprimés ! Aujourd’hui, c’est l’existence même du Théâtre qui est en jeu, et avec lui les emplois permanents et la programmation, c’est-à-dire le partage de milliers d’heures de travail des artistes avec les publics.

À plusieurs reprises, le Théâtre Toursky a été menacé par les pouvoirs publics.

Notre syndicat avait dû notamment intervenir auprès de Frédéric Mitterrand alors Ministre de la culture pour que les subventions d’État soient rétablies. Ce dernier n’y était pas allé par quatre chemins et avait répondu que « la direction du Théâtre signe la convention et elle aura les subventions ». Allégeance aux injonctions gouvernementales ou des collectivités territoriales, c’est ce que la direction du Théâtre Toursky a toujours refusé.

Aujourd’hui, la Ville de Marseille use d’un nouvel argument : l’âge du directeur.

Cet argument a-t-il été invoqué à l’endroit de Peter Brook qui dirigea longtemps l’outil qu’il avait créé, les Bouffes du Nord, ou plus récemment à l’endroit de Daniel Barenboïm, qui de lui-même a renoncé pour raisons de santé à certaines fonctions de direction ? À l’inverse, une pluie de regrets s’est écoulée suite à ces décisions.

Le Théâtre Toursky n’est ni un centre dramatique national, ni une scène nationale.

Au vu de la qualité de la programmation du Théâtre Toursky, du nombre d’artistes qui y travaillent, du succès public des saisons, nous dénions à des élus quels qu’ils soient, le droit de décider en lieu et place des professionnels et du public. Être dépositaires de deniers publics, en subvention ou en propriété foncière, ne leur donne que le devoir d’aider la création artistique, et tous ceux qui la portent ».

 

 


 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 30 janvier 2023

 

 

Le Théâtre Toursky et son Comité de soutien entrent en résistance
contre Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture de la Ville de Marseille

 

Le Théâtre Toursky a toujours défendu la liberté artistique, indépendante à l’égard de tout pouvoir et de toute emprise politique.

1 – Le Théâtre Toursky n’a pas vocation à faire la guerre à quiconque et surtout pas à la Ville de Marseille dont il a permis le rayonnement d’un bout à l’autre de la Méditerranée, sur ses deux rives, à travers toute l’Europe, touchant aussi les autres continents. Le Théâtre Toursky se considère comme un outil indispensable pour la culture, l’éducation et le divertissement des Marseillaises et des Marseillais. Le Toursky ce n’est pas qu’un théâtre. C’est un espace pour tous les arts. Il a su mixer toutes les origines et toutes les disciplines culturelles pour présenter l’art contemporain de tous, pour tous et sous toutes ses formes.

Dans ce contexte, après les tensions avec la précédente majorité municipale et la vigoureuse défense alors menée par l’actuel adjoint à la culture, Monsieur Jean-Marc Coppola, rappelant l’importance décisive des missions du Toursky, nous pensions être en territoire ami pour voir ensemble, dans la bienveillance, les meilleures conditions pour pérenniser nos missions.

C’est dire l’immense déception pour nous d’être contraints de faire face aux polémiques insensées auxquelles nous sommes actuellement confrontés.

 

2 – À propos de notre budget

Pour grapiller des sommes qui en réalité entraînent pour nous une cascade de perte de subventions venue des autres institutions, l’adjoint à la Culture a fait valoir que nous avions un budget de deux millions d’Euros et que ce n’est pas la perte de 80.000 euros qui pourrait nous mettre en difficulté. Evidemment, il ne tient pas compte de la réaction des autres subventionneurs, mais passons… Une telle somme jetée au public a pour simple but de dire, « ce sont des riches » ! Et bien non, cette somme n’est pas là pour des frasques ou des voitures de luxe mais pour remplir nos missions et la méthode utilisée est un « tout petit peu petite ».

Oui, nous sommes un théâtre, oui, nous voulons remplir nos missions, oui, nous avons un programme ambitieux pour lequel nous avons réalisé en 2022 : 300 manifestations (représentations, universités populaires, expositions, festival, résidences) dont 50 hors les murs. Évidemment Monsieur Coppola, cela a un coût qui se décline ainsi :

– Ressources humaines : 1.100.000 d’euros

– Fonctionnement artistique : 878 272 euros
(achats de spectacles, cachets, intermittents, technique, communication…)

– Services divers, fluides, consommables : 93.802 euros

La gestion du Toursky est rigoureuse. Si le théâtre se trouve en déficit, c’est uniquement les conséquences directes de la baisse des subventions de la ville (moins 80 000 euros), suivies par la baisse de 15 000 euros du Département qui s’aligne, explique ce dernier, sur la baisse des subventions de la Ville à notre encontre, et ces conséquences sont brutales pour les artistes et le personnel. Fin décembre 2022 et début 2023, le théâtre Toursky a été contraint de supprimer quatre postes permanents pour raison économique. Côté artistique, il est non seulement contraint de réduire sa programmation pour la saison 2023/2024 dans la salle historique Toursky mais il est aussi dans l’obligation d’annuler la programmation d’octobre à décembre 2023 de l’Espace Léo Ferré, espace non subventionné et qui vit depuis sa création en 2016, sur les subventions du Toursky. La subvention de la Ville n’a pas évolué depuis 2006 alors que nos charges chaque année augmentent (inflation, augmentation de la grille des salaires…). C’est aussi cela que Jean Marc Coppola, il y a trois ans, était venu dénoncer, cette politique injuste et injustifiée de Gaudin lorsqu’il retirait, selon son humeur et ses envies, nos subventions.

 

3 – À propos de l’âge du Capitaine….

Depuis quelques jours, pris par on ne sait quelle lubie, Monsieur Coppola veut se charger de choisir lui- même les responsables du Théâtre et de vérifier l’état de leurs artères et la date précise de leur naissance.

Mais depuis quand est-ce une prérogative de la mairie ou de l’un de ses adjoints de s’occuper du fonctionnement interne d’une association indépendante, gérée par son conseil d’administration ?

Demain, vous allez nommer le responsable de la ligue des droits de l’Homme ?

Monsieur Coppola, dans la Provence et dans la Marseillaise, vous avez affirmé que le Théâtre Toursky appartenait à la ville de Marseille. Nous ne voulons pas aller jusqu’à penser que vous mentez, alors il ne reste que l’ignorance pour vous justifier. Non, le Théâtre Toursky, aidé par la ville, n’appartient pas à la Ville de Marseille. Si en effet le bâtiment appartient bien à la Ville de Marseille, le Théâtre Toursky, fondé par Richard Martin, est une association indépendante, gérée par un conseil d’administration élu et qui a compétence à choisir et démettre ses responsables, comme toutes les associations indépendantes de Marseille et de France. Et les institutions publiques, si elles ont le pouvoir de les aider, n’ont absolument pas le droit de s’ingérer dans leur fonctionnement.

 

4 – Au Toursky, nous avons toujours donné une valeur primordiale à la fraternité, à la Solidarité. Nous croyons à l’amitié.

Nous pensions que l’adjoint à la culture nous avait compris.

Quelle déception de le voir tomber jusqu’à souhaiter publiquement le départ d’une personnalité emblématique comme Richard Martin, dont tout le monde connaît le talent et qui a joué un tel rôle pour faire briller notre ville.

Nous n’avons qu’une chose à dire : Quelle honte !

 

Christian Poitevin, Président du Comité de soutien
Ancien Adjoint à la Culture de la Ville de Marseille de 1989 à 1995